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L'épanadiplose

consigne de Mylène M.

Ce matin encor, la lune mourrait sous la lame de Khepri,
Éprise de l’Ennéade qui à chaque matin se rendort.
Et comme chaque jour, le soleil éclipse le songe engourdi
D’un horizon brûlant par les émois de la pudeur de l’aurore.

 

Comme chaque matin se rendort le doux silence des cymbales,
Accompagnées par les mélodies hypnotiques du nay d’Hathor.
Puis quand s’éclipse le songe engourdi des psychoses abyssales,
Les coques des sistres s’emballent à la symphonie des doryphores.

 

Râ, repose-toi,
Relève Nout,

 

Avant que ta barque ne creuse son dos de nébuleuses,
Avant que ma foi ne se fane au sang de ces nuits aqueuses. 

 

Mais je reprends connaissance du vaste monde ce matin encore,
Oubliant pour lui les fabulations desquelles je m’étais éprise,
Dans ces indigestes oxymores d’apaisement et de remords
Qui me noie davantage dès que me sauve la main de Moïse. 

 

Et je prie à la clémence de Maât, tout comme chaque matin,
Que ma raison consente à la mort comme sa légitime compagne.
Mais comme toujours, je suis encor ici-bas quand la lune revient,
Et demain j’attendrai encor plus vaillamment qu’Apophis gagne.

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