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Paralysée insomniaque

Déclaration d'humour à Cadillac

J'ai les yeux ouverts, mais vers où?

Y'a trop de verrous, de bars hier,

J'ai plus d'foi, plus d'oui, plus d'rien,

J'y crois plus, rien n'a carrer,

Je sais même plus comment décuver,

J'ai oublié le temps des cons pressés.

 

Mon corps s'oxyde et ma matière grise,

Je réfléchis plus, je sombre sans surprise,

Surprenant, j'disjoncte en un éclair.

Je perds le fil, c'est plus très clair.

Si je pars en courant ça devrait marcher,

Vite avant de me faire cramer!

C'est trop tard, je suis déjà tarée,

Retour à zéro, je pèse plus mes maux,

Je devrais balancer mon cervelet.

Plus de cervelle, ça serre l'esprit,

Et puis ça sert à rien quand c'est pas fini.

Je ne suis plus qu'un zombie, un cadavre,

Sur les pavés je traîne mon épave,

Mon corps sonne creux,

J'ai les hanches qui se creusent,

Le coeur à l'unique son, 

Plus de Melody, plus de chanson.

Faut que je m'allonge avant que ce corps ne m'use.

J'ai perdu le rythme, les jours fusent.

 

Je suis plus rien, y'a plus de Je,

Je monopolise la vacuité, c'est pas sérieux.

Une case en moins dans l'game, c'est un échec,

Me voilà solitaire, sans un kopeck.

Et je roupille, je lis des livres en solde,

J'apprends les devises des gens soûls,

Je comble mes pensées, je me cultive au vignoble,

C'est le comble, je suis sans dessus ni dessous,

 

Je bois des caisses, et du café corsé,

Je me bourre de pain, je suis accro branchée,

J'me réchauffe les miches, je veux pas pétrir.

J'me cache dans un petit four, j'ai pas le schoah.

J'ai le coeur nu et clair, et le corps en éclat,

Dedans il fait froid, le vent empire,

J'ai les cros, je claque des dents,

Je prends mes clics et des claques,

Je suis claquée, je bouge plus, j'attends,

Paralysée insomniaque.

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