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Nuages ​​dans le ciel

L'épopée Zeugmatique

(travail non achevé)

Ressac d’un monde d’idylles et d’épopées,
Échouée dans une existence et un corps creux,
Me voilà qui songe aux vestiges des aïeux,
Par le récit de leurs légendes enflammées.
Les pas des héros, et la barde que je suis,
Sont les témoins que mes fastes et mon esprit,
Ont chu dans des terres stériles au succès.

Moi donc, qui suis tombée à côté de mon Âge,
Et amoureuse de l’honneur et de l’épée,
Je m’en vais sur la route et ainsi vous conter,
Ce qui songe en moi comme un très lointain mirage.

Dans l’intime de mes fabulations volages,
Je suis dévouée à la grâce de Daphnée,
Ensorcelée par les courbes de Galatée.
Ma romance est perchée au-dessus des nuages,
Ainsi qu’au balcon d’inestimables corsages.

Et je m’imagine Nomade du Cosmos,
Défilant les corps célestes de l’Hélicon,
Et du cœur, défiant les étoiles d’Éros,
Pour lesquelles je deviens l’amant vagabond.

Je me vois cueillir la sagesse des Naïades,
Moi l’érudit boétien des sérénades,
Pêchant les sirènes et le vice lubrique,
Pour nourrir ma malice de mets poétiques.
Je suis Hésiode, grand maître didactique,
Mais chétif apprenti des muses de Piera,
Qu’un noble jour de pâturage dévoila.

Neuf superbes que pour moi le soleil déchausse,
Et qui font émerger en moi la délicate,
Vogue de l’astiqueur de rimes et de C…

 

-    Chut !
Hésiode, fils de Pycimède et Dios,
Prête l’oreille à l’enseignement de ma flute,
Sans que la tienne par mégarde nous insulte,
Car de bandés suffisent les yeux du disciple,
Tant qu’il préfère encore rêver ses périples.

 

- Ô délectables divinités, regardez,
L’humilité qui pare ma bouche, ma chair,
Et mes intentions quand je vous vois beautés,
Ainsi que mon corps qui se tord pour mieux se taire.

 

- Cesse donc ton éloge et tes paralysies,
Quant à étaler l’hommage puis la pommade,
Tu jouis des prouesses de l’idiotie,
Tu ne saurais en faire autant de tes gonades !
Tu ouvres tes lèvres pour peu de flatterie,
Et celles des femmes pour encor moins de verve…
Mais en toi la sagesse du cœur s’adoucit,
Alors ouvre plutôt celui-ci sans réserve,
Et prend le don de ce qui te sera instruit.

 

La paume de Clio tendrement déposée,
Sur l’hémistiche de mes côtes médusées,
Et le regard à la fois si doux et si grand,
De ces neuf reines pour qui je suis l’ignorant,
Me voilà nu et béni par la grâce enfin,
L’ambition primée de n’être presque rien.

 

- Je suis Clio, muse à la gloire des vaillants,
Je chante au passé des hommes et des Cités,
À la mémoire de ma mère bien aimée,
Puisqu’elle nous en eut fait l’éternel présent.
Triomphes, cabotages, histoires de cœur,
De ne pas mourir d’ennuie, corruption, peurs,
Et mille récits de crimes injustifiés,
Qui me sont confiés, puisque le laurier,
Qui enrobe ma plume, agrémente les contes,
D’une paix sans rancune et pour autant sans honte.
C’est que le temps ne s’écoule pas sans fêlure,
Et qu’il faut retourner sans cesse la structure,
Pour que le vase ne croise sa féminine,
Et qu’elle n’infecte le sable de résine.

 

À ces aveux, du sommet du monde, Clio,
Baissa sa garde, qu’elle eut bonne, sans supplice,
Quant à veiller sur la renommée des héros,
Pour couvrir l’histoire d’un voile d’idéaux,
Et la probité d’enfreindre pour un caprice.
Par la pulpe de ses doigts, elle me transmit,
Le mirage fabulé de l’Humanité,
Là où par celle de ses courbes je ne vis,
Qu’une image devant laquelle me courber.
Pérenne piéride au funeste fardeau,
Tu bombardes mon esprit d’estampes de guerres,
Suis-je désormais ton prophète ou ton bourreau ?
Si de celui des cœurs je n’ai l’âme étrangère !

 

Et voyant mes cernes devenir les coupelles,
Des Siècles ruisselant dans le bleu de mon ciel,
Quelques notes vinrent tinter à mes oreilles,
Et mon cœur de la douce couleur du Soleil.

 

Ornée par des pensées tout autour de la tête,
Et la chevelure comme une mélopée,
Elle joue de sa musique et de sa beauté,
Euterpe, muse encore trop peu découverte.

- L’enseignement de l’histoire que ma sœur t’offre,
Est à l'aurore du mouvement de la vie, 
Car si rien n'avait eu à s'échapper du coffre, 
D'appétit Pandore n'aurait été nantie.
Car les maux du monde sont un jeu pour les Dieux,
Dont l’homme est récompensé d'honneur et d'orgueil,
Où l'ennuie ne demeure longtemps sur le seuil
Quand ces dernières sont habitées par le feu.
Et ce sont de ces passions et de ces larmes
Que s'embrasent les mélodies des jours sans pluie,
Et où l'anche de l'aulos fait valser ainsi,
Celles des femmes, qui apaisent le vacarme.

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